Depuis quelques mois, on assiste à une frénésie immobilière à Mont-Saint-Hilaire. La rue Côté –se transforme de jour en jour, elle est passée de petit boisé tranquille à une rue densément construite. Juste un peu plus loin en face du majestueux Manoir Rouville, c’est une autre histoire. Un boisé en milieu urbain a été partiellement rasé pour abattre les frênes morts qui s’y trouvaient. Toutefois, les ravages de l’agrile du frêne et cette coupe ne sont pas les seuls aspects inquiétants de cette situation. C’est sous la terre de ce terrain que se trouverait l’un des lieux historiques majeurs et méconnus de notre ville. Si un projet domiciliaire s’y réalisait, ce site historique serait perdu à jamais.
Certains citoyens informés affirment que des dépouilles d’une vingtaine de soldats anglais seraient enterrées derrière le monument dédié aux Patriotes de 1837. Ces soldats britanniques seraient tombés sous les balles, lors des tristement célèbres batailles contre les Patriotes. Des indices portent à croire que les lieux renferment bel et bien des traces et des vestiges archéologiques qui témoignent de cet épisode mémorable.
Ce site correspond précisément à une observation historique relatée dans l’ouvrage Histoire de Mont-Saint-Hilaire publié par Pierre Lambert en 2012. On peut notamment y lire : « Lorsque les troupes britanniques s’avancèrent vers Saint-Charles le 24 novembre 1837, Hertel (alors propriétaire du Manoir Rouville) les invita à bivouaquer sur les terrains de son manoir. À leur retour du combat, plusieurs soldats blessés moururent et furent inhumés, selon la tradition, face au manoir sur un îlot de terre où se trouve actuellement le monument aux Patriotes. »
À la lumière de ces informations, nous croyons que le devoir de mémoire et le bon sens obligent la Ville de Mont-Saint-Hilaire à faire toute la lumière sur cette histoire avant qu’un pan important de notre patrimoine disparaisse sous les pavés de nouvelles constructions.
Il est urgent que le Conseil se prononce sur l’avenir de ce site et commande sans tarder une étude de potentiel archéologique par une équipe qualifiée.
Après tout, ne sommes-nous pas une ville de nature et de patrimoine?